Discerner, c’est aussi renoncer ! en faisant preuve de maturité

Effectivement, par exemple, c’est en toute liberté que je me mets à genoux pour prier ; c’est bien moi qui décide d’aller me confesser, c’est bien moi qui accepte tel engagement chrétien, c’est bien toujours moi qui refuse une invitation au ski pour aller faire une retraite, ou refuse un dîner pour aller à une veillée de prière.

Sans parler des expériences qu’il est préférable de ne jamais faire, certains choix, même de choses très bonnes en soi, sont incompatibles avec la vocation ou la mettent sérieusement en péril. Contrairement à ce que la société cherche à faire croire, il n’est pas possible de faire tout et n’importe quoi. Dieu me laisse libre, mais, avec amour, il compte sur moi, il compte sur ma responsabilité, Il me fait confiance. À moi de ne pas exposer ma vocation à des alternatives qui la mettent en danger.

Encore une fois, sans aborder les expériences qui relèvent du péché, nombreux sont les choix qui peuvent exterminer une vocation à la vie consacrée : par exemple : repartir pour un nouveau cycle d’études (il y a l’heure de Dieu dans notre vie), prendre des engagements professionnels lourds, s’éloigner d’un milieu qui soutient ma vie chrétienne… Ces choix sont graves et ils peuvent cacher peut-être une peur de se donner à Dieu ou un refus que je ne veux pas m’avouer.

Ainsi, discerner, c’est en même temps être capable de dire oui librement à tout ce qui favorisera le développement de ma vocation, et simultanément dire non à ce qui pourrait y nuire.

La vocation est un don, mais elle est aussi une réponse à ce don ; et la manière dont chacun de nous, dont I’appelé, l’élu, sait répondre à cet appel divin, dépend de nombreuses circonstances ; elle dépend d’une certaine maturité intérieure de la personne ; elle dépend de ce qu’on appelle la collaboration à la grâce. Elle nécessite de savoir collaborer, savoir écouter, savoir suivre. Nous le savons bien, et nous nous rappelons que Jésus dit à ce jeune de l’Évangile : « Suis-moi ». Savoir suivre et, lorsque l’on suit, cela signifie que la vocation est mûre, que la vocation se réalise et s’accomplit.
Jean-Paul II [2]